La Monocui quoi ?

La deuxième Ponette Letter !
 

Merci d’avoir pris la peine d’ouvrir la première.

Merci pour votre engouement et vos encouragements. Je suis ravie que cela puisse vous plaire et vous inspirer.

A vrai dire, j’avais un peu oublié à quel point j’aimais écrire. A l’école, j’adorais les dictées et les dissertations. J’avais même écrit un «livre» qui heureusement a disparu avec notre premier ordinateur et Windows 98. Et je pense que le monde n’aura rien raté !

Tout ça pour vous dire que je suis ravie de recommencer cet exercice cette semaine et de vous emmener avec moi à l’atelier !

Cette fois j’ai envie d’aller un peu plus en détails. Et particulièrement ceux qui concernent la cuisson de mes pièces. Je sais que beaucoup d’entre vous ne sont pas céramistes et ne connaissent pas la technicité. Laissez moi donc vous donner un peu de contexte.

Je travaille le grès et la porcelaine. Des terres de haute température, qui cuisent donc autour de 1280°C

Il y a deux façons de cuire des pièces en céramique : la cuisson normale (double cuisson) ou la mono-cuisson. (J'ai toujours été si mauvaise en dessin, mais j'ai fait de mon mieux pour vos beaux yeux.)

Le mode de cuisson que la plupart des céramistes utilisent. Il facilite le travail d'émaillage mais est plus gourmand en électricité et aussi en temps (une cuisson prend entre 24 et 48H).
 
Le mode de cuisson que j'ai décidé d'utiliser. Beaucoup moins facile à mettre en oeuvre mais lorsqu'il est maîtrisé, il permet un gain de temps énorme et divise l'utilisation d'électricité de 50%. En fait, c'est aussi revenir aux sources de la céramique.
Vous l'aurez donc compris : la monocuisson (c'est la vie) s'est rapidement imposée à moi. Même si elle engendre de la perte, elle prend tout son sens lorsque l'on réfléchit aux économies d'énergie qu'elle représente. Et j'ai tout de suite su que je devais l'explorer et la maîtriser, puisque c'était la première étape la plus évidente pour rendre mon travail plus respectueux de la planète.

Expliquer tous les détails triviaux de la céramique n'est pas toujours facile, mais indispensable à la compréhension du grand public de notre métier et de notre savoir-faire de céramiste. Après cette petite démonstration, vous regarderez peut-être vos assiettes et vos vases d'une autre manière :)

J'ai sorti des pièces du four ce matin, après une monocuisson réussie (maintenant vous savez ce que ça veut dire), et j'ai hâte de vous montrer les pièces qui en sont sorties !

Passez une belle première semaine de printemps.

Ponette
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