J'ai longtemps réfléchi au thème de cette première Ponette Letter. Beaucoup de stress de ne pas trouver les mots. J’avais besoin d’inspiration.
J'ai commencé par remonter le fil des photos de mon téléphone. Depuis toutes ces années, cette bibliothèque est devenue mon journal visuel. Des fleurs, des fleurs et des fleurs, des plantes, des cailloux multicolores, des arbres, de la mousse, des algues, des pommes de pin... Bref. Je collecte depuis des années des clichés d'inspiration. Sans même m’en rendre compte (vous devriez essayer !)
Et puis j'ai repensé aux premières années de ma vie professionnelle :
- 2013, développement produit chez Moët & Chandon : l'idée que ces magnifiques boîtes que l'on développait pendant un an partent à la poubelle après quelques minutes me dérangeait énormément.
- 2015, la sommellerie : j'ai très vite adhéré au discours des vignerons biologiques et naturels. Et j'ai trouvé beaucoup d'inspiration auprès de ces gens qui travaillent deux fois plus dur pour respecter leur terre et créer des vins propres.
Tout commençait à lentement prendre son sens au fond de moi.
Et puis en 2021, je me souviens d'être assise un en cours d'émaillage, pendant ma formation de céramiste. D'entendre pour la première fois que la céramique n'était pas une pratique écologique, et à quel point elle pouvait être toxique.
Et là, c'est la douche froide. Moi qui était en quête de sens, j'ai eu l'horrible impression d'être à la mauvaise place.
Mais après une année de pratique dans différents ateliers, de lectures, il est clair qu'il y a une autre façon de faire de la céramique. Comme tout ce que nous faisons dans le monde moderne, il y a une façon de faire mieux. Et concrètement, ça veut dire quoi ?
- Mon premier engagement, c'est de réussir à faire toutes mes pièces en ne les cuisant qu'une fois. Donc diviser ma consommation d'électricité par deux. On parlera de ça dans la prochaine newsletter.
- Utiliser seulement des pigments non toxiques pour colorer mes pièces. La nature regorge de matériaux qui résistent à des cuissons de haute température : fers noirs et rouges, certains ocres, les cendres (oui oui), les argiles qui sont naturellement colorées et donnent des palettes de couleurs incroyables. Et j’ai envie de vous emmener avec moi dans cette aventure passionnante :)
- Emailler seulement avec des émaux "propres". Ou ne pas émailler. Du point de vue de l'étanchéité, ce n'est pas nécessaire. Cuites à haute température, mes terres sont parfaitement étanches. D'un point de vue esthétique, je ne ressens pas ce besoin non plus. J'aime la terre brute et souvent je trouve qu'elle se suffit à elle-même.
Dans le cadre de cette réflexion globale, je me suis aussi associée avec la marketplace Refair pour vendre une sélection de mes pièces. Séverine a lancé l'année dernière une marketplace de décoration durable et solidaire qui met en avant des artisans et créateurs engagés. Vous pouvez retrouver mon travail, ainsi que d'autres porteurs de projets pour une décoration plus propre sur www.refair.fr
J’espère vous avoir donné un premier aperçu de ma philosophie, pour mieux vous faire comprendre mes pièces et mon travail. Merci de m'avoir lu. N'hésitez pas à répondre à ce mail si vous avez des questions, suggestions, recommandations, ou juste un petit mot. J'adorerais vous lire.